Jah is the real deal La Face A ouvre sur Jah Is the Real Deal, un dub roots qui commence bien, très bien même. Entendons-nous : petite intro de percus, Tena Stelin, qui accompagne le crew depuis un bout de temps, entame un petit « Jah Rastafari » et en avant la musique ! Le dub est très vivant et on est rapidement entrainé par le couple vocaux/cuivres qui dégagent une pèche d’enfer, appuyé par une basse un peu effacée. Mais attention les oreilles : elle viendra vous surprendre en vrombissant à l’aide d’un gros phaser ; moments assez jouissifs tant elle étale sa puissance. S’ensuit la version dub, toujours dans la même lignée.
Jah Instrumental est assez géniale, ingénieuse : on retrouve tout le savoir-faire de Mark Iration dans les cuts, avec des effets qui sont assez peu présent pour une dub version, mais qui quelque part en font sa richesse. C’est un peu un retour aux sources, peut être aux origines du dub lorsque les premiers ingénieurs jouaient encore timidement avec ceux-ci. Et puis on se laisse tout simplement emporté par la voix de Stelin, les cuivres, la guitare… bref tout simplement par le conscious sound ina jamaïcan style !

Après avoir dansé comme un petit fou, et m’être brulé les mains sur ma cellule en feu, mise en place de la Face B, sur laquelle on retrouve Ranking Joe et là comment dire... : Il y’a certaines productions comme celles d'Iration dont on connait le potentiel de déflagration de subs, jusqu’à en faire trembler les murs de la pièce, mais est-on jamais réellement préparé à ça ? (En tout cas les voisins l’étaient pas). On s’oriente naturellement sur du dub aux sonorités UK, et sur laquelle on retrouve toutes les identités du « Vanguard of Dub » qui se mélangent à travers Inquity Workers. En partant de Original Dub D.A.T. en passant par Dubz From De Higher Regionz et Kitachi, tout en finissant avec, les influences jamaïquaines une fois de plus qui sont ici insufflé par Mr Joe qui offre une très belle performance reggae/dance hall.
La version Dubz commence à pointer le bout de son nez, on commence avec un dernier « Jah is The Real Deal » et la boucle est bouclée, enfin va s’achever. On commence à faire monter le suspens, en installant la basse on fait rentrer les skanks et *psschht* c’est pour disparaitre aussi sec dans une avalanche de delay. La tune ne décollera finalement jamais, on opte pour un dub hypnotique, toujours minimaliste, bien souvent limité au couple basse/batterie, on finit en jouant sur le reverb de la caisse clair et soudain… le calme est revenu : Iration Steppas est passé par là.

Avant de boucler cette chronique, comme dit au début je tiens à préciser que les versions numériques qu’on peut trouver sur le web sont vraiment décevantes, pour le coup c’est vraiment flagrant, ça manque clairement de patate, de basse, de chaleur du grain si particulier d’un ampli, bref tout ce qui est essentiel à un bon dub. Alors oui c’est la crise et ça coute des sous, mais ici (et ailleurs !) la différence de qualité est une fois de plus tellement énorme que ça serait tout simplement dommage de louper ça.

ndlr : On vous met tout de meme un extrait pour vous faire saliver :


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