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L'album ouvre le bal avec 3 tunes se situant dans la continuité du précédent, pas de surprise de ce côté-ci. Si ce n'est que le crew a poussé le côté relaxant et hypnotique jusqu'au bout : percussions traditionnelles africaines sur fond de chant mystique pour Great Leap Forward, un message de paix et de tolérance sur Rainbow Children (qui était déjà sortit en maxi 10"). Même si tout ca sonne comme du déjà-vu dans la continuité de Live As One, l'album possède néanmoins une forte identité : elle se situe plus dans le domaine du songe, sentiment appuyé par l'excellent Matrameru, troisieme titre de triptyque introductif. Vient ensuite la pierre angulaire de l'album, le titre éponyme de l'album State Of mind, une transition vers un autre voyage, et c'est la que Zion Train opère un tournant : cette deuxième partie est carrément une très bonne surprise pour les oreilles de l'auditeur.

L'album s'emballe avec des expérimentations sonores qui font enfin leurs apparition : le très efficace Orgone Accumulation, mélange de ska/dub, avec des sons électroniques et sa basse rappelant le step UK, et des transitions soignées au peigne fin est un titre très vivant, énergique, idéal pour se motiver à aller en cours ou au boulot le matin... pas étonnant quand on sait que cette chanson fait référence à l'Orgone de Wilhelm Reich, psychiatre qui affirmait avoir découvert l'existence d'une énergie cosmique contenue à tous les niveaux de la matière

Le collectif continue dans sa lancée en nous livrant un titre totalement psychédélique : Share The Flame avec Brinsley Forde, Ras Python et Dubdadda en featurings. Ici tout y passe : on met du delay sur tous les instrus les uns après les autres, on joue avec le phaser sur la basse, et on ne peut manquer de noter l'apparition d'un... violon !

Violon qui à mon sens est l'atout majeur de cet album, il permet en effet d'apporter une nouvelle dimension aux mélodies, il est toujours placé au bon moment, aux lignes très mélancoliques, c'est à vous faire chavirer, ce qui est chose faite avec The Divine Proportion

On ne peut ainsi s'empêcher de penser aux sonorités de l'Europe de l'est, des Balkans. Et c'est à ce niveau la que l'album risque de mettre une claque, on y retrouve, des rhapsodies bucoliques, et l'excellente The Black River Incident est une valse endiablée, à vous faire danser jusqu'à en tomber d'ivresse, une tuerie à surveiller de près en live...

L'album s'achève magistralement avec 3 titres rendant hommage à une partie de la culture UK.
On se pose tranquillement avec Ital Stew, subtil mélange de stepper à la ligne de basse menaçante évoquant celles de A Strong Unit, et de reggae. On sent une pointe de tristesse dans cette tune mais qu'a cela tienne allons retrouver la pèche avec l'hallucinante Tribute to Shura, on retrouve un peu de War In Babylon de l'album Love Revolution qui donne un petit côté drum&bass, encore un instrumental ska, ils ont même réussi à mettre l'ultra célèbre ligne de guitare de Paint it Black ! Ajoutez à cela une armée d'effets et vous obtenez un titre ahurissant, d'une grande sauvagerie et d'une puissance extraordinaire, dur de rester assis sur son fauteuil! Mais on ne voit pas le temps passé que déjà un gros coup de kick résonne : on arrive au terme de l'album avec Ari Hanta, qui est une personne ayant vaincu ses passions afin de réveiller la nature véritable de son âme, est une final track complètement hypnotique, psychédélique à mort, sur un rythme trip hop avec comme trame de fond, la partie violon d'Eleanor Rigby, toujours aussi larmoyants appuyé tantôt par ci des arpèges de guitare, tant par là des nappes de synthés et des effets sonores, le tout dans une ambiance suffocante et pesante.

Parfois je me dis que ça fait plaisir de voir des grosses machines de guerres comme Zion Train, Asian Dub, High Tone... et tout ça (je vais pas tous les citer quand même !) qui essayent sans cesse, pas forcément de se renouveler, mais jamais de tomber dans la facilités de ressortir des vieux trucs qui marchent, ou alors en les ayant marqué de leurs empreintes, en apportant un petit plus, même de rien du tout, ça fait parfois la différence, et dans ces cas la je me dis que notre cher genre dubistique à encore des beaux jours devant lui.

Tracklist :

  1. Great Leap Forward
  2. Rainbow Children feat Brinsley Forde, Ras Python and Dubdadda
  3. Matrameru
  4. State Of Mind feat Lua and Dubdadda
  5. Semper Augustus
  6. Orgone Accumulation
  7. Share The Flame feat Jazzmin Tutum
  8. The Divine Proportion
  9. The Black River Incident
  10. Ital Stew
  11. Tribute to Shura
  12. Ari Hanta


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