dub riot

Nizetch : Salut, alors pour commencer, tu peux m'expliquer ce que tu fais au sein de Jarring s'il te plaît ?

Jérôme : Je m'occupe de la promo, de la com, après ca c'est mon boulot principal, mais vu qu'à JFX on est pas très nombreux, on est forcement obligé de faire pleins de petits trucs à coté, donc je reçois aussi les démos...etc. après je centralise, j'écoute et je redispatch à tous les gens du label. Je m'occupe aussi de la promo du festival Riddim Collision...etc... Donc tout un boulot d'attaché de presse aussi la dessus, et puis après plein de choses qui arrivent chaque jour. Mais en tout cas le boulot principal c'est la com et la promo à JFX.


N : Tu peux me faire un historique du label, pour les jeunes comme moi qui connaissons peu ou prou ce monde ?
J : Le label a commencé y'a 15 ans, à la base c'était un studio de répétition, où y'avait pas mal de groupes qui gravitaient dont : High Tone, Le peuple de l'Herbe, Meï Teï Shô... etc. Ensuite, on a voulu créer une asso pour déjà, avoir une entité juridique, et puis pour pouvoir faire des concerts, c'était surtout ça à la base, et au fur et à mesure High Tone ont sorti leurs premier maxi, en 98, du coup ça fait déjà une bonne quinzaine d'année.
Et puis après, De fil en aiguille, d'autres groupes sont arrivés, Ez3kiel, y'avait Löbe aussi à l'époque, on a aussi sorti des trucs un peu plus éloignés du dub comme Mr Orange des choses comme ça, et puis après l'aventure a commencé.
On va dire que ça à véritablement débuté en 95


N : Quelle est l'actualité, des sorties, des découvertes ?
J : Alors au niveau des sorties, on a sorti le dernier mix de Dub Addict, de la série SOUND, . Ils avaient déjà sorti le S,le O le U, nous on a sorti le N. Et puis après normalement on devrait sortir aussi le D de toute la série des maxis avec Joe Pilgrim... etc
A coté, on a sorti un autre truc dans un univers plus hip hop avec Audioactivism, l'idée c'était de remettre un peu en avant des maxis qui étaient sortis uniquement en vinyle, et du coup on s'est dit que c'était une bonne idée de remettre tout ces maxis sur un CD, pour permettre aux gens qui n'ont pas forcement de platines de pouvoir écouter, et découvrir aussi l'aspect et le coté hip hop de JFX, car c'est vrai que pour certains, en tout cas pour les dubbers, JFX c'est High Tone, Dub Addict, EZ3kiel... etc, mais y'a aussi plein d'autres chose qu'on essaye de développer et vu qu'on est un collectif, on a plein de cultures différentes, et même si on adore le dub on est ouvert sur plein d'autres choses.
Sinon pour la grosse actu de l'année on va sortir notre 100ième référence, ça va être à la fin de l'année 2011, ça va se passer à l'automne.
La l'idée c'est de se replonger un peu dans les archives de Jarring, puis faire collaborer tous les artistes qui on gravité de près ou de loin à JFX, au collectif. Du coup on va sortir un chouette bouquin, avec pareil, tout plein de choses, toutes les choses qui se sont faite...etc, redonner aussi la paroles aux gens qui ont quitté Jarring, vu que ça fait 15 ans, y'a aussi du sang neuf qui est arrivé, y'a aussi les anciens qui étaient la et qui sont partis mais qui restent liés à JFX de plus loin. L'idée c'était vraiment de rassembler tout le monde du collectif, et de créer cette 100ième référence, donc va y'avoir un bouquin, mais y'aura aussi des CD, des vinyles... On va crée un beau coffret pour marquer le coup.


N : Un coup de cœur à nous faire partager ?
J : Alors un coup de cœur maintenant ? Ou un truc qu’on n’a pas sorti à Jarring et qu'on aimerait ?
N : Disons un truc récent pas forcément connu que vous avez bien aimé.
J : Alors la je vais parler pour moi.
Qu'est que j'ai bien kiffé ces derniers temps qui m'a vraiment bien bien dégommé...., j'ai bien aimé RASG, je ne sais pas si tu connais c'est un truc assez mortel qui est sorti sur un label qui s'appel brainfeeder d'ailleurs je crois, c'est une sorte de dub psychédélique, complètement barré !
Ce n’est pas tout à fait nouveau mais c'est un truc qu'on continue d'écouter, et dont on est complètement fan à JFX.
Sinon on écoute pas mal le dernier album de Disrupt & Soom T sorti sur Jahtari, le dernier Murcof sorti sur le label InFiné (La Sangre Illuminada: OST). On est aussi bien à fond sur les prods de Shakleton


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N : Jarring a récemment crée le JFX dubstore, expliques nous en détail le concept et les objectifs ?
J : Le concept. Alors c'est une idée qui a germé dans la tête de Dom le batteur des High Tone, l'idée c'est de sortir des dubplates, mais du coup c'est vraiment que des exclus, des trucs qui sont uniquement sur le dubstore et nul part à ailleurs, c'est donc Dom des High Tone qui centralise tout ça, qui fait le lien avec tous les crews, les mecs d' OBF... j'imagine que Stand High, The Dub Machinist vont aussi apporter du son, c'est vraiment pour centraliser tout ça, et puis faire un truc un peu à la Do It Yourself.
Donc proposer du son, et l'idée c'est que tous les mercredis y'a des nouvelles dubplates en ligne, on va essayer de garder cette fréquence en terme de sortie.
Ça sort en wav, en flac et en mp3. C'est des sons très sound, donc vraiment dédié à la soundsystem.
Y'a Dub Addict aussi qui participent, et puis faut savoir aussi que tous les gars de High Tone on leurs side project en plus du dub, je pense à Led Ziper qui fait un truc un peu plus dubstep, Flaba stone, qui est plus dans l'électro dub...
N : Oui comme on l'a vu avec Dub Invaders.
J : Exactement, et puis y'a plein de monde et aussi des potes à nous qui mixent qui vont proposer, donc c'est vraiment une histoire de famille, un truc qui nous tient vraiment à cœur.


N : Ne serait-ce pas la fin de la dubplate au sens stricto senso ?
J : Non parce que nous après on sait qu'on est parallèle pour tout ce qui est sortie vinyle, pour l'instant l'idée c'est de sortir du numérique parce que pour nous c'est plus facile, et pour garder la cadence. Donc sortir du numérique, après peut être aussi qu'on va essayer de s'orienter vers la sortie physique. C'est vrai que l'idée à la base c'était de sortir du numérique pour que ça embraye, et que tous les types et tous les crews qui le souhaitent puissent envoyer du son, et que ça se fasse en 2 3 mouvements, qu'il n'y ait pas de contraintes de pressage, tout ça...
Après nous on est à fond, l'idée c'est vraiment pas de faire péter ca. C'est la philosophie en tout cas je pense du dubstore.


N : Satisfait des ventes depuis l'ouverture du site ?
J : C'est récent donc c'est un peu à un stade embryonnaire, alors l'idée c'est de se créer un public. On a remarqué que les gens venant une fois sur le dubstore reviennent après, et c'est des gens qui sont la parce que ça leur plaît et que le son est bon.C'est vrai que ça a 2 mois, donc l'idée aussi c'est que ça se propage.
Nizetch y'est pour beaucoup aussi, parce que vous êtes partenaires du truc pour toutes les sorties, je sais que Pierre fait des petits chroniques dès qu'il y'a une nouveauté.
Donc on essaye de faire grimper le truc, mais si on la fait c'est vraiment que ça nous plaît, c'est plus la passion qu'autre chose.


N : Donc maintenant, rentrons dans les choses qui fâchent. On le sait Jarring a des problèmes financiers, peux tu nous en parler ? Quelle en est l'origine ?
J : Alors ça risque d'être super long,
N : En 2-3 mots alors.
J : Donc en 2-3 mots c'est vrai déjà que l'industrie du disque a vraiment tendance à se casser la gueule, que la vente de disque physique, vinyle ou CD, je parle en terme général, c'est en désaffection certaine, c'est has been, les mecs qui ont 20 ballets vont l'acheter ou le télécharger sur leurs ordis et le mettre sur leurs Ipod...
Le truc c'est que le numérique et le digital ne vient pas contrebalancer la perte de ventes des disques, c'est la ou ça casse. Et au delà de ça, on a peut être aussi fait quelques erreurs de jeunesse au départ avec JFX, des erreurs de gestion, on a peut être trop pressé de disques alors que l'artiste en avait pas forcément besoin, donc du coup y'a aussi des petites erreurs de jeunesse qu'on a gommé au fur et à mesure, mais qui au départ était une sorte de boulet qu'on a traîné d'une part, et puis on s'est retrouvé au tribunal contre notre ancien producteur, on a perdu contre eux, du coup on a eu des dommages et intérêts à leurs payer...
C'est un tout, quelques erreurs de gestion, le procès, et puis surtout le secteur de l'industrie du disque se casse la gueule. Et tous les labels en pâtissent, après y'en a qui s'en sortent moins bien que d'autres mais c'est une règle assez générale pour tout le monde.


N : Ça paraît difficilement concevable avec des grosses machines de guerres sonores comme High Tone, EZ3kiel, Kaly live dub..., les artistes ne rapportent plus ou difficilement ?
J : Justement les gens ont tendance à penser que JFX c'est un truc énorme... c'est vraiment je dirais un gros truc, avec des épaules très solides.
Mais faut savoir que HT c'est des groupes qu'on produit, mais qu'on a pas sur la tournée.
Finalement à l'heure actuelle si un label veut s'en sortir, il peut pas uniquement se concentrer sur la sortie du disque ca marche pas, faut gérer l'édition, le booking et la prod.
Or Jarring se base uniquement sur la production, et du coup, vu que nous on gagne pas beaucoup de ronds sur la vente de disque, ben c'est un peu la merde, alors voilà grosso modo, mais après je te dis les choses vite fait.


N : Et le dubstore est-il la dernière carte jouée par Jarring ?
J : Non, franchement, le dubstore, même si c'est un truc qui nous tient à cœur, c'est pas ce qui va changer le cours des choses.
Ça demanderait beaucoup plus d'autres choses, alors on va se restructurer, on va essayer de mettre en œuvre plein de choses, les concerts de soutien ça y contribue mais le dubstore pour nous c'est particulier parce que c'est la passion avant tout.
C'est pas le dubstore qui changera les choses, donc la c'est pas notre dernière carte jouée, c'est plus la motivation, c'est tous les gens qui sont la, les mecs qui sont la ce soir pour écouter du son mais aussi parce qu'ils savent que JFX va mal.
On va essayer de s'en sortir.


N : J'imagine que la libéralisation de la musique sur internet et le téléchargement illégal a aussi un rôle important, vos moyens de ripostes face à ce nouvel enjeu numérique ?
J : Aucun, aucun... parce que personne peut contrôler internet, même si les institutionnels ou les politiques mettent des lois à la con comme la loi Hadopi, des trucs de merde qui servent à rien, faut savoir que c'est pas comme ça qu'on va lutter contre le téléchargement...
Faut essayer de trouver d'autres modèles économiques, d'autre moyen, mais y'a aucun moyen de riposte contre le peer to peer.
Tous les trucs pondus par le gouvernement, j'y comprend rien.
Et on est pas contre le téléchargement en soi même, c'est juste que les gens via le téléchargement ont un besoin de surconsommation, j'écoute de ça et ça...et du coup je vais tout télécharger.
Mais ça permet aussi de trouver des trucs qui sont pas forcément en magasin du coup on est assez mitigé. En tout cas ça contribue à la chute des labels, c'est certain.


N : A ce sujet, Makasound a récemment mis la clef sous la porte et son fondateur a publié un papier dans Libération accusant les modèles économiques de deezer et spotify de les avoir entraînés dans leur chute ? Êtes vous victime de ceci aussi ?
J : Oui, on a exactement le même problème et le même point de vue, il faut savoir qu'en fait deezer utilise la production des label pour se faire de la thunes, mais il faut savoir qu'un morceau écouté des High Tone sur deezer, c'est 0,02 centimes d'€ reversé aux producteurs à chaque écoute.
Du coup j'avais reçu un truc : pour produire un disque il faudrait des millions d'écoutes [1] [2] , c'est dérisoire, n'est-ce pas... du coup pour nous deezer ça contribue à la perte des labels, c'est sur et certain.


N : N'existe t-il pas de nouveaux moyens / modèles économiques de rentabiliser la musique ? ou est-elle condamnée ?
J : JFX c'est un label ancien, donc c'est assez paternaliste, du coup on a toujours voulu avoir des salariés, c'est vrai que quand tu vas aux USA ou en Angleterre, c'est des structures beaucoup plus légères avec un mec à l'administration, et un autre à la com... du coup la musique c'est un loisir les mecs ils ont un boulot a coté et du coup leurs label c'est un passe temps.
Nous on est plus dans le développement, on a un studio donc c'est quelque chose de plus lourd à porter, autant ça marchait quand High Tone... en fait High Tone marche encore c'est pas le problème, mais ca s'essouffle quand même un petit peu, vu que le public comme je le disais achète moins de CD, va toujours aux concerts, mais nous on gagne pas de ronds sur les concerts, du coup ça commence un peu à se mordre la queue...


N : Il y a quelques mois vous avez proposé à vos fans de vous soutenir financièrement. Est ce que cette démarche a fonctionné ?
J : Oui ça marche bien, après on verra au bout de l'année, parce que l'idée c'est de refaire plusieurs concerts de soutien, pour gagner des ronds, pour pouvoir repartir, reproduire, faire des soirées, faire des concerts et surtout sortir des disques, c'est ça l'idée.


N : C'est pas vraiment une solution mais plus une rustine non ?
J : C'est assez sérieux quand même, et si on en est venu à faire des concerts de soutien, c'est pas juste pour faire de la promo... c'est vraiment qu'on en avait besoin, c'est un moyen, mais après on en a plein d'autres qu'on essaye de mettre en œuvre. Mais en tout cas les concerts de soutien vont contribuer, j'espère, a sauver JFX, chose qui n'est encore absolument pas validé. On verra à la fin de l'année si on a amorti le choc. Mais on sert les doigts.


N : N'existe-il pas de nouveaux marchés ? par exemple le cinéma ou les jeux vidéos, surtout pour une musique à tendance électronique comme celle de Jarring ?
J : Ça c'est l'édition c'est un truc que j'évoquais tout à l'heure.
Ça pareil c'est un truc sur lequel, déjà dans nos contrats avec les groupes, y'avait pas de contrat d'édition. Puis généralement, quand un groupe sort un disque, sur les autres label on va faire un contrat pour 2-3-4 disques, alors que nous on signe un disque et voilà, si vous êtes content de notre boulot vous reviendrez chez la famille JFX.
L'édition c'est pareil on s'y ai penché, peut être trop tard, et effectivement, c'est un source de thunes qu'on aurait pu faire rentrer, et on commence sérieusement à se pencher la dessus, mais c'est un boulot a part entière et il faut quelqu'un derrière qui soit calé la dedans parce qu'on s'improvise pas éditeur.
On a un catalogue qui se prêterait effectivement aux jeux vidéos, aux pubs... après pour nous c'était pas notre philosophie, qu'on retrouve un morceau de nous sur une pub c'est pas notre délire... après effectivement si ça pourrait nous sauver peut être qu'on le ferait j'en sais rien, mais c'est des pistes qu'on creuse et qui pourrait effectivement sauver le label.


N : Y-a-t-il d’autres événements comme celui ci pour soutenir le label et où ?
J : Alors va y'avoir un autre événement à rennes, donc un concert de soutien à rennes le 14 avril, avec Kaly Live Dub, Niveau Zéro, il va y'avoir aussi Organic, qui est un petit groupe de dub rennais qui va apporter son soutien, et on va essayer d'en faire d'autres, à Genève mais c'est pas encore sur, et puis pourquoi pas Lyon, Avignon, Paris, mais c'est encore des pistes, mais pour l'instant ce qui y'a de sur c'est Rennes.


N : Des mesures concrètes que vous avez vous prises quand vos parts de marché ont commencé a s'effriter ?
J : Ben on a pas mal réduit le nombre de salariés, y'en a pas mal qui se sont mit intermittent ou alors d'autres qui sont quand même au chômage, qui sont aidé par le chômage et qui viennent bénévolement, après voilà c'est ça, et puis les pistes évoquées : l'édition, et augmenter le nombre d'activités en booking, même si on a pas High Tone et EZ3kiel en booking, on a aussi tous les groupes en développement, même si ça rapporte pas beaucoup encore, c'est aussi une activité qu'on essaye de développer pour apporter de la maille supplémentaire.
Et puis voilà comme j'ai dis, les concerts de soutien, l'édition, et puis peut être qui sait si on a un nouvel High Tone ou EZ3kiel, qui va exploser et vendrait 30 000 disques pour remettre tout le monde à niveau...


N : Face à la montée croissante du téléchargement illégal, on remarque maintenant que les artistes se produisent beaucoup plus en live, pour ramener des recettes supplémentaires, mais on constate aussi une augmentation de plus en plus forte des prix d'entrées, n'avez vous pas peur que de moins en moins de gens puissent venir aux concerts faute de moyens ?
J : Alors à ce niveau la, y'a l'aspect festival qui sont blindés de thunes qui effectivement vont payer les artistes très cher, parce que les artistes savent aussi que les festivals sont blindés de thunes du coup ça se mort la queue.


N : Parlons maintenant du monde des labels, est qu'on assiste aujourd'hui à une bipolarisation de l'offre, entre les gros majors qui semblent plus se soucier de gagner de l'argent que de produire de la musique, et les labels indépendants qui ont tendance a sombrer les uns après les autres mais qui ont un rapport plus humain et artistique vis à vis de la musique ?
La "bataille" entre label indé et grosse major est-elle en train de tourner à l'avantage des majors et de leur puissance de frappe ?
J : Bipolarisation je pense pas. On peut dire en revanche que l'écart qui existait entre labels indé et majors s'est encore accentué. Les labels indépendants ont du en effet revoir leurs modèles économiques en tenant compte du fait que la musique se vend moins qu'avant ou du moins plus sous sa forme actuelle. Beaucoup de labels par exemple ont complètement stoppé le pressage CD pour se concentrer sur le dématérialisé et le vinyle, tout en développant leur visibilité sur internet qui apporte aujourd'hui énormément d'outils. Et pour ceux qui sortent encore du physique, les quantités ont été largement revues à la baisse. Quant aux majors, elles n'ont absolument pas les mêmes aspirations. Elles se concentrent sur les artistes déjà développés, bankable, et ne prennent maintenant plus aucun risques s'agissant de dénicher de nouveaux talents.
Tout ça pour dire que les labels indés ne disparaîtront pas, ils doivent juste s'adapter et tenir compte d'un secteur en profonde mutation et imaginer, comme on tente de le faire à Jarring, de nouveaux moyens de subsister en gérant pas uniquement que la prod de disques mais en déployant également ses efforts autour d'autres activités qui peuvent être plus rémunératrices (booking, édition, merchandising ..)

N : Disons que si je suis un artiste, et que je souhaite être produit par Jarring Effects, comment ça pourrait marcher ?
J : Alors, généralement la marche à suivre c'est de nous envoyé du son, directement une petite démo, un mp3, si les gens sont sur soundcloud sur les trucs comme ça ou myspace après généralement ca se fait assez naturellement comme ca, après nous c'est vrai qu'on on à l'habitude d'aller dans les soirées donc nous aussi on va rencontrer les gens et si effectivement y'a un artiste comme ca qui veut nous faire découvrir du son, il nous envoi une démo, un CD gravé voilà.... on attend un truc assez abouti mais on est curieux d'écouter ce que les gens nous envoient donc y'a pas véritablement de marche à suivre, si ce n'est envoyer un petit mail, un lien pour qu'on écoute.
Généralement, je dis bien généralement, on répond après faut peut être aussi passer un coup de fil, nous relancer, parce qu'on reçoit assez régulièrement des démos quand même, donc ca prend du temps mais on fait en sorte de renvoyer l'ascenseur, si les gens font la démarche de nous envoyer du son, on fait aussi la démarche de leurs répondre, dire ce qu'on en pense et leurs donner des pistes si on trouve pas ca suffisamment bien équilibré quoi.
N : Et concernant le dubstore ?
J : Nous on est juste les petites fourmis derrière qui mettons en ligne, qui faisons la petit promo etc, après je pense que Dom, il a déjà ses contacts, du coup il sait déjà vers qui il va se tourner, après je pense que la porte est ouverte, et si effectivement y'a des producteurs qui on envie aussi de proposer du son, ou en tout cas on envie de proposer quelque chose, je pense que dom il va écouter, et il va dire aller on y va...
N : Donc en gros suffit juste d'envoyer du son ?
J : Ouais proposer du son après c'est pas sur que ce soit valider, mais l'idée c'est vraiment de créer un espace de liberté, et que les gens puissent proposer du son, après effectivement y'a une sélection en tout cas on est la pour écouter et pour diffuser si on estime que c'est de qualité, que ca vaut le coup quoi.


Un gros merci à Jérôme pour nous avoir accordé un peu de son temps.
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Notes

[1] Chiffres en cours de vérification

[2] Nous pouvez voir aussi ceci pour vous faire une idée