A&O

L’album se présente sous forme de 5 morceaux suivis de leur version dub. On y retrouve un peu de tout ce qui a fait le succès du crew et du dub outre-manche. Du roots digital pour le titre éponyme, du dub mystique sur fond de prières envers Jah sur Jah Arise et Call on Jah Name, du 100% stepper avec Charging Lion. Et une killer tune qui est Prophecy avec une bonne basse ronronnante, une mélodie bien saturée et des skanks qu’on relâche sous pression. Les morceaux sont assez rapides et ça s’enchaîne assez vite, et il est clair que l’album n’a rien de révolutionnaire, il s’appuie au contraire sur les bases, enfin les piliers plutôt, du dub donc ça sonne assez old school. Cependant on sent qu’une petite touche de modernité a été introduite surtout dans les sonorités utilisés comparé à un Watch & Pray. Et si on a parfois le sentiment qu’ils mettent une tonne d’effet sur la voix Dan I et que trop c’est trop, le mariage entre le son A&O et la voix du MC est réussi. Bonus, cela apporte un certain renouveau dans le son du crew par rapport à l’approche des vocaux sur leurs prod’ habituelles.

Sur les versions dub, rien de bien nouveau (non plus), on se limite souvent au bon vieux couple basse/batterie, et la mélodie qui suit la même ligne que la basse comme 70% du son steppa, puis on s’amuse à cuter les lignes instrumentales à l’aide de delay massif. La recette est bien connue : c’est ce qui permet aux mélodies de se renouveler suffisamment pour ne pas tomber dans l’ennui et de faire évoluer les morceaux. C’est l’occasion bien sûr de renouer avec la marque de fabrique qui a fait le succès d’Alpha & Oméga : le petit côté mystique et l’invitation à la méditation sur fond de dub steppa. Coup de cœur pour Prophecy Dub, que j’espère entendre un jour en sound avec sa heavyweight basse et ses skanks pressurisés. L’album tire sa révérence avec Call On Dub, dub-wise au sens strict du terme, dans toute sa splendeur, qui invite à la réflexion et à la méditation. Pour les plus anglophobes d’entre vous "call on" signifie réclamer, alors oui réclamons encore et toujours plus de dub !

Alors voilà on en revient aux fondamentaux du genre, et c’est vrai que maintenant ça peut paraître dépassé, d’une autre époque et encore une fois déjà vu. Il serait intéressant d’oser un parallèle avec la dernière production de Stand High : d’un côté on a des jeunes iconoclastes qui veulent péter les codes du dub, de l’autre les vieux de la vieille qui réaffirment au contraire, la tradition dubistique. On peut se ranger d’un côté ou de l’autre, et on sent que c’est là où situe le point de rupture entre nous, les dubz addicts. Mais ce qui au final la grande richesse de notre genre favori c’est bien cette incomparable diversité, et chacun peut y trouver son compte.


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