Il est 19h. Alors que la grande majorité des festivaliers entament à peine l'apéro, Sly De Bruix amorce le festival. Malheureusement je n'ai pu assister qu'au dernier morceau et aurait donc bien du mal à en dire quoi que ce soit. Dommage, il s'agissait du seul groupe "découverte" du festival.

A peine le temps d'ingurgiter un hotdog que les premières notes envoutantes de Dub Trooper se font entendre, Zenzile est déjà sur scène et je file les photographier. La première partie du concert, regroupant majoritairement des morceaux issus des premiers albums (Revolution, Dub Vendetta..), s'oriente vers un dub Zenziléin souvent agrémenté par la voix de Jamika (Ain't Life Ironic, Love Child..), qui lorsqu'elle ne prend pas le micro joue les caméra wo man. La seconde partie, elle, est clairement teinté du rock des deux derniers album (Pawn Shop et Living in Monochrome). Tellement rock, qu'un gobelet de bière a atterri sur ma tête suivi 10 secondes après du pied de micro de Jamika, tombé/lancé de la scène alors que j'étais tranquilement placé 2 mètres en dessous. A 20 centimètres près on aurait pu dire qu'un photographe y a laissé sa peau pendant un concert de dub... Pour moi ça sera tout, quelque photos d'un public beaucoup plus chaud qu'en début de concert et je file faire une pause en attendant Chinese Man.

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La scénographie est soignée, très logiquement dans un style oriental ; le concert débute, le public apprécie et moi aussi. Des lunettes anaglyphiques étaient distribuées à l'entrée du site, dommage qu'une très petite portion des vidéos projetées aient été adaptées à la stéréoscopie. Dans tous les cas elles étaient superbement réalisées tout comme le concert en général.



Le nouveau changement de scène se fait sous le son de Video Sampler, installé au dessus de la régie. Une énorme sphère blanche prend alors place sur la scène principale, il s'agit d'un écran recevant les images de deux projecteurs latéraux que les techniciens peinent à calibrer. Les lumières s'éteignent, la sphère s'illumine, DJ Shadow est caché à l'intérieur et le public tout comme les photographes l'attendent avec impatience. Seulement voilà, les projections on beau être irréprochables tant techniquement que visuellement, l'artiste reste cloitré dans la sphère. Je m'en vais donc derrière la scène pour le surprendre en pleine action mais à peine ai-je eu le temps d'y mettre les pieds que deux "gros bras" américains me raccompagnent immédiatement à la sortie. Une boule n'étant pas spécialement photogénique j'opte pour le point de vue général offert par la régie surélevée. Un technicien me confie "Je ne sais pas ce qui m'emmerde le plus : être ici ou avoir un verre vide", je ne peux qu'acquiescer. Mais Shadow semble nous avoir écouté puisque la sphère effectue une rotation le rendant enfin visible. Super, je retourne devant la scène. Me voyant, le personnel de sécurité s'approche et me dit "C'est fini les photos". Je n'avais encore jamais expérimenté la règle des "3 premiers morceaux" accordé aux photographes, pensant naïvement qu'elle ne s'appliquait qu'aux énormes salles de concerts produisant des artistes "commerciaux", c'est maintenant chose faite. Je finirai le concert perché au dessus de la régie à prendre des photos "illégalement" au téléobjectif. Je gardais pourtant un très bon souvenir du concert de Shadow à Dour en 2007, je ne retiendrai ici que de la déception : musicalement cela manquait de finesse et que dire de la présence sur scène, Shadow était littéralement dans sa petite bulle.



Vient enfin Missill qui clôturera cette soirée à coup de "mix" de morceaux ultra connus. Tout y passe, du bon vieux rock, du 8 bit à la mode Super Mario, du grand classique..etc. Forcément ça plait, le public bouge, la demoiselle sur scène ne manque pas de punch et gesticule dans tous les sens à tel point qu'on se demande comment elle arrive à mixer en agitant ses bras en l'air ni en changeant une seule fois les vinyles de ses platines... Le son vire un peu trop techno a mon gout, je rentre me coucher.


De ce festival je ne retiendrais qu'un bon concert de Zenzile et une excellente performance de Chinese Man.
Au delà de ça, l'organisation était bonne, le site superbe, les hotdogs pas terribles, le mur de son à coté de ma tente insupportable et par extension, la nuit bien blanche.