Blood Shanti and The Shanti Ites dans l'ombre d'Aba Shanti I
/sonde/, qui découvrait le TDF, n’a eu en effet le droit qu’à un set raccourci avec un Trabendo que l’on peut imaginer plutôt vide, nous n‘avions pas eu le temps d’arriver, mais même Kanka a joué devant un nombre de massive limité par rapport à d'habitude. Le groupe semblait tout de même satisfait de leur prestation, quoi qu’un peu frustré. Sans vouloir dénigrer leur prestation, je vous invite à aller lire l’excellent report de Mill3k concernant la Toulouse Dub Station, leur performance au Télérama Dub Festival était extrêmement similaire, toujours au top mais un live report de cette soirée n’apporterait pas grand-chose de plus. Passons donc à la suite.

Blood Shanti n’est autre que le frère d’Aba Shanti I, tout deux furent élevés dans la tradition des sounds. En effet, leur père avait lui-même un sound system « Count Allan » et a très vite initié ses deux fils à cet univers. Dès leurs débuts ils ont tenté de percer chacun de leur coté, Aba en tant que boxman puis comme MC officiel du sound de Jah Shaka Jah Tubbys. Blood, pris d’admiration pour la batterie, a joué aux cotés de I Jahman Levi, Sugar Minott ou de The Abyssinians. Un parcours en parallèle qui les amène à fonder le label Falasha Recordings et le groupe qui alimentera le plus ce label : Blood Shanti and the Shanti Ites. Fournisseur officiel de dubplate du sound d’Aba Shanti I, le groupe a entre autre produit des perles comme les 7 albums du label ou encore Inna Sanctuary avec Shandi-I et Road to Zion avec Emmanuel Joseph sortis respectivement en 2006 et 2008…
Mais retour au direct comme pourrait le dire un commentateur sportif.
La scène est en place, disposée un peu originalement avec la batterie de Blood Shanti en plein centre de celle-ci. Le batteur-chanteur occupe donc tout le devant de la scène, les instruments sont situés sur les cotés en retrait, dans le fond à droite les claviers et sur la gauche, perpendiculaire au public, la console sur laquelle Aba va œuvrer.
Le groupe entre en scène sous une pluie d’applaudissement.
Blood Shanti and the Shanti Ites
Blood Shanti qui possède un micro « mains-libre » commence son live par un petit message rasta pour resituer le contexte en présentant succinctement le groupe. Dès le début ça commence sur les chapeaux de roues, leur son que tout le monde connaît via les albums et les EP de Falasha Recordings est très roots et diffuse un fort message rasta. Les instrumentistes qui restent un peu en retrait sur le début du concert mettent la performance de Blood Shanti en valeur… L’éclairage, malgré sa modestie, souligne la superbe batterie de Blood. Celui-ci exécute un set au top et n’hésite pas à se lever pendant que ses musiciens continuent les riddims pour venir chanter sur le devant de la scène. Sa voix est claire et limpide, les textes sont maitrisés et collent parfaitement aux versions albums. N’ayant que le seul Blood en tant que chanteur les cœurs sont lancés par celui-ci via un contrôleur midi positionné sur le coté de sa batterie. Il jongle donc entre les pistes de batteries, le chant et les cœurs ! Un exercice qui demande une extrême coordination… Déjà que chanter en étant batteur est un exercice très périlleux, rajouter une piste supplémentaire relève d’un numéro de haute voltige.

Blood Shanti and the Shanti Ites with Aba Shanti I Live mixAba qui semble très en retrait en ce début de concert, laisse les instrumentistes exercer leur talent, les morceaux sont très propres sans –ou avec très peu- d’effets, ils sont extrêmement fidèles aux versions albums. Les parties chantées sont splendides, Blood Shanti possède des qualités vocales assez rares en même temps qu’une maitrise rythmique hors pair. Du coté des parties dubs celles-ci sont rallongées, retravaillées et bien sur re-dubbées par Aba Shanti I en direct à la console. Mais il a fallu quand même attendre quelques morceaux pour qu’Aba s’y mette vraiment. Cependant lorsqu’il commence à prendre son aise dans cette configuration inhabituelle et présentée pour la première fois en France, c’est un vrai plaisir, les delays, echos et reverb en prenne pour leur grade, c’est un festival. Et le public, qui a quand même fini par arriver en nombre ne s’y trompe pas, la fosse bouge en cœur appréciant les remixs live.
La suite du concert verra la mise en avant d’Emmanuel Joseph qui n’est autre que le guitariste de The Shanti Ites, celui-ci nous interprétera son hit du moment : le célèbre Road to Zion, précédé de Open Road. Cette interprétation est la meilleure que j’ai pu voir d’Emmanuel Joseph, sûrement galvanisé par cette foule l’acclamant et le coté live de la performance : il a tout donné. On a aussi pu entendre un autre hit du groupe, le fameux Zulu Warrior qui termina le concert.
Aba se sentant bien plus à l’aise sur la fin a même pris le micro et il en fallu de peu pour que le concert ne se transforme en une soirée interminable dont le soundman anglais à le secret puisque la dernière tune a bien duré plus d’un quart d’heure…

Très belle prestation qui s’est terminée sur un mot d’Aba laissant présager qu’ils allaient remettre ca… A quand une University of Dub avec un live band ?



23h15… c’est la fin
Tout le monde est mis dehors… une bonne heure dans le froid pour attendre la suite…