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L’irie Vives festival existe depuis 2003 et se déroule à Handzame, entre Gand et Bruges, à 1 heure de Lille. Il est organisé par une association locale, Greenforward, composé d’une dizaine de membres qui gèrent quelques événements en Belgique et dans le nord de la France. Greenforward est également proche du Jah Inspiration Sound. Parmis la programmation des années précédentes, on retrouve notamment Lyrical Benji, I Natural, Cultural Warriors, Murray Man, Sister Racheda, BlackBoard Jungle, Dub Judah, Chalice Sound, Iration Steppas, Disciples, Mighty Tabot, Jah Tubby’s etc…du lourd, donc !


The Village @ Iries Vibes Festival
Le vilage d'Handzame, et de l'autre côté des maisons...un festival regggae dub !

La particularité du festival est qu’il se déroule vraiment au bord d’un village. On arrive dans la rue principale, aux côtés des habitations, on tourne à gauche et l’on se retrouve de suite dans un champ ou commencent à s’installer les tentes. Ici pas de fouilles, pas de sécurité, tout est géré par les habitants, en témoignent les deux mères de familles qui s’occupent de donner les bracelets à l’entrée…D’un côté donc l’espace pour les tentes (une centaine étaient posées à notre arrivée), de l’autre un coin pour les campings cars, ou plutôt pour les camions aménagés, qui sont en nombre !


Camping Site @ Iries Vibes Festival
A peu près la moitié du camping est sur cette photo !

Les portes s’ouvrent à 17h et l’on accède donc à la zone qui nous intéresse le plus. Après être passés devant quelques stands d’habits et de vinyles, dont celui de Musical Riot, on aperçoit le chapiteau qui abrite le sound system de King Shilloh. Aux commandes pour le moment Coptic Sound qui débute avec une sélection roots. A signaler le changement de formule du Coptic Crew : ils passent de 2 à 5 membres avec l’ajout « officiel » de Movedem, Dready B et Mighty Cricket qui complètent donc le duo Nico/Jerricho


Coptic Sound at the control
Coptic Sound at the control

Le sound de King Shiloh est composé de deux murs pour un total d’une grosse quinzaine de Kw (2*4 scoops), toutes les box ne sont donc pas la mais ça devrait suffire par rapport à la taille du chapiteau. Au fur et à mesure des tunes, le chapiteau se garnit de massives, et les MCs du Coptic Sound, timides jusque la, commencent à prendre le micro.


King Shiloh Sound System, un des deux murs présent ce soir la
King Shiloh Sound System, un des deux murs présent ce soir la

Il est près de 21h lorsque Romain Weeding Dub arrive près de la sono pour rebrancher sa console juste avant son set. L’ambiance commence alors à être bien chaude et on se dit que la folie pourrait bien s’emparer du chapiteau dès que les 1ères basses sortiront du lecteur DAT de Weeding Dub. Mais voila qu’une coupure de courant plonge le chapiteau dans un gros silence. Mister Shiloh arrive donc, reset tout les amplis et le son repart…avant de se recouper 10 minutes plus tard pour un bon quart d’heure…. C’est finalement Shiloh qui reprend les commandes, et l’on espère qu’il va rapidement passer la main à Romain. Ca dure 30 minutes, on ne sait pas trop ce qu’il se passe puis l’on comprend qu’il n’y aura pas de show de Weeding Dub ce soir. Explications : la console de Romain ferait apparemment sauter le jus du sound system. Le problème est que Shiloh semble muet et n’annonce même pas le problème à la foule. Personnellement, j’ai trouvé son attitude un peu limite…


King Shiloh
King Shiloh

Son set a quand même été de qualité, accompagné de son armée de MCs : Majestic B, RedLion, Jah Rootz et le merveilleux Afrikan Simba ! Sa voix est pour moi l’une des plus belles que j’ai vu (entendu) en sound, très mélodique et travaillée ! Le monsieur, avec sa canne et sa tenue traditionnelle africaine, inspire le respect ! Les singers se sont prêté le micro tout le long de la soirée au grand plaisirs des amateurs de live !


Afrikan Simba
Afrikan Simba
Jah Rootz
Jah Rootz

A 3h du mat, voisinage oblige le sound doit s’arrêter pour donner la main à l’After party qui a lieu à l’autre bout du village, dans la salle des fêtes. Toute petite salle, petite sono, petit comité, changement d’ambiance ! La bonne surprise est que Weeding Dub a été invité à jouer son set pendant ce créneau. Évidemment, à 3h du mat, alors que le son avait commencé à 17h, tout le monde est un peu fatigué, aussi bien du côté du public que des artistes ! Mais Romain, accompagné de Mc Oliva et I-Tist ont quand même fait preuve de beaucoup de professionnalisme et ont donné leurs dernières forces aux massives restant. Des riddims tirés des Steppactivism et du Sound of Reality et un vrai mix live sur console, c’est la recette connue et approuvée de notre « Mad Prof français » qui nous a fait dansé jusqu’à tard dans la nuit. A noter toujours une somptueuse version de ce morceau avec Romain au melodica qui nous montre qu’il n’est pas que dubber mais aussi musicien à part entière. La soirée s’est finalement clôturée par une sélection de Musical Riot pour ceux qui n’en avait pas encore assez entendu depuis l’après midi…


Romain au melodica
Romain au melodica
I-Tist
I-Tist

Le lendemain, les tunes de la veille sont encore dans notre tête et pourtant le plus gros arrive…Changement de Sound, c’est aujourd’hui au tour du collectif belge Ion Youth (attention rien à voir avec le sound suisse Lion Youth) d’empiler les boxes. On soigne le mal par les vibes, et c’est donc avec grand plaisir que l’on se préchauffe les oreilles avec leur sélection sous un soleil presque étonnant pour la région ! On alterne avec quelques concerts de reggae sur une scène, gentillets mais pas transcendants.


Ion Youth
Ion Youth

Il faudra quand même attendre minuit pour passer réellement aux choses sérieuses. Le maître Aba arrive alors autour de la control tower et en profite pour donner quelques conseils à l’opérateur d’Ion Youth. A peine a-t-il posé les doigts sur le preamp JTS que l’on sent la différence. Il remonte les aigues, très caractéristique du son Aba Shanti, clarifie les basses et remonte le volume d’un cran. Ce n’est pas grand-chose mais ça change beaucoup de choses. Aba nous prouve ainsi que ce n’est pas un métier qui s’invente mais qui s’apprend au fil des dances.


Ion Youth Control Tower
Ion Youth Control Tower

Puis il prend le control total du sound et commence sa sélection. Une préchauffe très roots, avec notamment un __Roots Natty Congo de Johnny Clarke__ suivi de son cut au trombonne et de la version dub. Ensuite, on a eu le droit à quelques chose d’un peu moins fréquent en sound, une sorte de showcase d'Emmanuel Joseph venu chanter ses propres morceaux joué par Aba. C’était donc moins spontané qu’un freestyle de MC mais plutôt bon. On a évidemment eu le droit au Road to Zion qui nous est resté dans la tête encore bien après la session !


Emmanuel Joseph
Emmanuel Joseph

Puis on est revenu à un set plus classique avec un Aba qui alterne miraculeusement bien entre des killers tunes et des dubplates renversantes. Pour exemple, le Blue Nile de Cos tafari (face B de ce 10’’ , sur le même riddim que Victory Dance) suivi de Far East de Singie Shantie sur un riddim de Mighty Massa (le même que Mental Slavery).

A un moment de la dance, alors qu’Aba fait son boulot habituel comme il doit le faire toute les semaines, il lance un classique « Are you feelin Irie ? » s’attendant à recevoir quelques « yeah » en retour et se reçoit un énorme cri de joie des massives déchainés ! Il est alors surpris de l’enthousiasme et décide donc de fouiller les fonds de cartons pour sortir LES dubplates. Exemple, la 1ère tune de cette video


Aba Shanti
Aba Shanti

Il est déjà 3h, le sound, doit alors s’arrêter. Mais la foule en a décidé autrement et décide donc de rappeler Aba en le réclamant pendant près de 10 minutes. Il finit par revenir armé d’une dubplate de Ras Muffet sur le riddim de Me know de Dan I et de quelques autres tunes dont on ne trouvera pas le nom. 3h20, Aba doit vraiment s’arrêter maintenant, fin d’une session légendaire pendant laquelle l’osmose entre Aba et le public était bien réelle !

Comme la veille, une after party avec Musical Riot se tient dans la salle des fêtes pour les derniers dubs soldiers qui veulent clore ce merveilleux week-end en beauté.

Pour conclure, un festival très roots, en plein village belge, à peine quelques centaines de personnes mais des milliers de bonnes vibes ! A l’opposé totale d’une University of Dub de Londres ou la sécurité fait presque parti de la soirée, ici de simples habitants pour l’organisation,aucun contrôle ni fouille, et des massives venu pour skanker toute la nuit. Merci à l’organisation, Nizetch sera certainement de retour l’an prochain !

Veuch pour le texte et les photos, Mill3k pour le nom des tunes




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