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Ce fut pour moi mon 1er SummerJam, voiçi donc mes impressions d'une 1ère fois, ainsi que quelques conseils bien utiles pour ceux qui iront aux prochaines éditions...

L'arrivée sur les lieux

Nous arrivons à Cologne le vendredi 3 juillet 09 aux alentours de 14h en se disant qu'on devrait arriver dans les 1ers... On commence par une bonne galère puisque il n'y a quasiment aucun panneau clair pour indiquer l'entrée du camping, l'entrée du festival ni même le parking payant. On tourne donc un peu, gare la voiture un peu à l’arrache puis marchons. On nous dit qu’il faut aller à tel endroit pour récupérer notre bracelet, on arrive à cet endroit on nous dit que non ce n’est pas là mais plus loin, bref un peu le bordel. On arrive ensuite sur un parking à moitié vide, parking qui me semblait être réservé (appelé P2) aux VIP, mais je n’en suis au final même pas sur…On voit des tentes posées à même le bitume et on commence à se poser des questions…

Quelques centaines de mètres plus loin, le cœur du camping : des milliers de tentes et campements installés tout autour du lac, même dans les pentes, quasiment plus une place de libre…En fait l’esprit du camping du SummerJam, c’est que c’est un lieu de rassemblement pour plein de gens, y compris des personnes qui ne vont pas au festival puisque l’accès au camping n’est absolument pas réservé aux festivaliers. Il y’a donc d’énormes campements, incluant canapés, platine vinyles, frigos qui s’installent la veille et qui squattent pendant 3,4 jours. Disons que ça surprend au début, surtout quand tu viens de faire 500km et que la seule place que tu trouves dans le camping est dans une allée dans la forêt !

Autre point, les soit-disantes règles du camping citées sur le site internet du SummerJam sont une jolie blague : ce n’est pas compliqué, tout est autorisé puisque encore une fois l’accès n’est pas réglementé : barbecue, feux, musique, alcool….et même les caddies de supermarché !

Côté sanitaires, il y a quand même pas mal de toilettes (plus qu’aux solidays par exemple), mais c’est plutôt des gros trous communs en plastique que de vraies toilettes, rien d’inhabituel pour un festival mais jamais bien agréable. Pour les douches, les seules qu’on ai vu étaient payantes (2€50), c’est abusé. Sinon il y a aussi un espèce de camping privé à 15€ par personne qui permet d’avoir un meilleur emplacement, un accès direct à la baignade ainsi que de vraies toilettes payantes à 1€. Niveau restauration, ne vous en faites pas il y a tout ce qu’il faut un peu partout. C’est d’ailleurs un avis général sur tout le festival, il y a de quoi se restaurer partout sans faire de queue et il y en a vraiment pour tous les goûts : indien, chinois, kebab, crêpes, africain, allemand. Les prix sont pas trop chers (de 4€ à 7€, très honnête pour un festival)

Passons tout de même maintenant à ce qui nous intéresse le plus, la musique

SummerJam c’est une grosse scène, une scène un peu plus petite et un énorme chapiteau Dancehall.

Concerts du vendredi

Le 1er concert auquel nous avons réellement assisté était les français de Danakil, un set roots français comme à leur habitude. Petite nouveauté : un nouveau guitariste, qui amène avec ses distos un sacré plus sur les passages mouvementés.

Après une écoute lointaine de Freddy Mcgregor pendant le repas, c’est au tour de Patrice de débarquer. Visiblement l’un des chanteurs les plus attendus par les allemands et les photographes ! Je l’avais vu en live il y a de ça quelques années et il me semble que son show actuel est bien plus rythmé qu’avant. Moins d’acoustique, plus d’énergie et de présence du reste du groupe. Son timbre de voix unique, lui, n’a pas bougé ! Une bonne surprise

Concerts du samedi

Le lendemain, on attaque la journée par Police In Dub accompagné de Ranking Roger comme chanteur principal mais aussi de Steven Tingling qui fait des apparitions régulières tout au long du set. Ils ont passé en revue l’ensemble de l’album, de bons passages, mais ça manquait cruellement de pêche . Le contexte n’était pas non plus idéal pour du dub : 13h, pas grand monde d’arrivé, une très grosse scène. Autant j’ai apprécié l’album studio, autant le live ma déçu.

Puis vint Martin Jondo , un chanteur allemand qui commence à faire succès au pays de la saucisse. Un set entièrement acoustique, qui, malgré tous les efforts du guitariste/bassiste/percussionniste qui l’accompagnait, manquait d’originalité.

Il est déjà 16h30 lorsque les musiciens d’Alborosie débarquent sur scène. Ils commencent avec un 1er morceau chanté par les choristes, puis un second, puis un troisième jusqu’à se demander si c’est bien le concert d’Alborosie. Puis un des musiciens prend la micro pour annoncer son arrivée telle l’arrivée d’un messie. Après l’épisode du concert showcase de la bellevilloise et ses 15 minutes de concert pour 15€, il semblerait qu’Alborosie, 32 ans, souffre déjà de délit de grosse tête. Côté musique, un show en dessous de celui des solidays, beaucoup de reprises faciles qui évidemment plaisent, mais qui laissent sur un concert d’une heure peu de place a ses propres morceaux…le monsieur a beaucoup de talent, mais je le trouve masqué par le reste.

Après le reggae italien, place au reggae Africain du grand Tiken Jah Fakoly. Le monsieur m’a semblé un poil fatigué, moins de mouvements et d’énergie sur scène qu’a l’habitude et une voix un peu en retrait. Mais le set était quand même très bon, un bon mélange entre les différents albums et un engagement politique toujours aussi présent.

Après une pause bien méritée et un barbecue au camping, c’est un Bunny Wailer en grande forme qui est arrivé à 22h pour nous livrer un set de qualité. Un très bon mélange de ses propres morceaux et de reprises de Bob & the Wailers. Bien qu’on les a tous entendus des centaines de fois, les One love, Simmer Down, Three Little Birds et même Legalize It du compère Peter Tosh furent, par l’atmosphère générale qu’ils ont créée, un des moments forts du festival. De près, Bunny Wailer dégage énormément de sympathie et de bonheur, un plaisir à voir. A 62 ans, le monsieur a toujours de quoi forcer le respect.

Avant de retrouver notre tente, on fait un petit détour par la case Dancehall Arena, sous le chapiteau, pour aller voir ce que ça donne : Une petite scène, des platines et des MCs qui enchainent les titres à la vitesse de l’éclair. Les allemands adorent ça, personnellement je n’ai pas tenu plus de 15 minutes. Ce que je reproche c’est surtout l’agressivité des voix qui installent une atmosphère franchement pas Roots & Culture, dommage parce que certains ont quand même un sacré flow…

Concerts du dimanche

Au petit matin, on est déjà dimanche et il faut commencer à ranger les affaires si l’on veut partir juste après les concerts du soir. Un petit tour de pass-pass et la tente est pliée, direction la voiture pour poser tout ça…C’est sans compter sur la police allemande qui a gentiment demandé le retrait à la fourrière de la voiture, ainsi que d’une bonne cinquantaine d’autres garées sur le trottoir. Alors oui, il y avait des panneaux un peu partout sur la route principale, mais pas sur les routes perpendiculaires où l’on était garé, et aucun panneau pour indiquer le fameux parking payant pourtant annoncé sur le site. Un voyage en taxi direction la fourrière et 200€ plus tard (oui oui 200€), nous voici de retour pour le début du concert de Baaba Maal, un chanteur sénégalais accompagné de ses musiciens. De la musique traditionnelle africaine qui collait parfaitement au début d’après midi ensoleillé. L’énergie des percussionnistes nous a enchanté, une très bonne découverte, parfait pour oublier le contretemps de la matinée.

Puis place aux maîtres, le duo basse/batterie le plus connu de Kingston, Sly & Robbie accompagné de Bitty McLean. Malgré l’évidence de maîtrise du groove de la part du duo, deux points m’ont chagriné : la voix du Londonien est à mon sens trop saoul et il manquait de variations dans son chant. De plus, une frustration s’est emparée de moi lorsque Robbie Shakespeare s’est retrouvé seul sur scène. Il attaque un solo de bass, rien à redire dessus, mais s’arrête là, alors que je m’attendais à l’arrivée de Sly Dunbar qui aurait pu faire monter la sauce comme ils savent si bien le faire (cf http://www.youtube.com/watch?v=ewcWHlwPLsE). Lâchez-vous messieurs, c’est du live !

Mais je ne m’inquiète pas plus que ça, Groundation arrive et je sais que c’est leur spécialité. Deux semaines après la sortie de leur nouvel album Here I Am, qui confirme les orientations Jazzy du groupe Californien, les voici repartis pour une tournée mondiale. Un set sur-vitaminé du début à la fin et une homogénéité quasi-parfaite de l’ensemble du groupe. Il faudrait savoir se dédoubler pour suivre tout ce qu’il se passe durant un concert de Groundation, ça part dans tous les sens, chaque musicien ajoute exactement ce qu’il faut et chacun a son moment pour s’exprimer pleinement. Pour terminer le concert, un final en apothéose sur une reprise d’Exodus de 10 minutes avec un solo de chaque membre, du batteur au bassiste en passant par les cuivres. Une qualité technique exceptionnelle. Une des choristes nous a même montré ses talents Ragga sur le refrain de Welcome to jamrock. La part à l’improvisation est vraiment grande, c’est un plaisir de voir deux fois le même groupe à une semaine d’intervalle et d’assister à un show complètement différent. On est bien loin du formatage de beaucoup trop de concert. Alors oui ce n’est pas du reggae roots dans sa pure tradition, et j’entends déjà hurler les inconditionnels, mais qu’est ce que cette modernité fait du bien ! Clairement, le set du SummerJam 09 est le concert de reggae qui m’a fait le plus vibré de toute ma vie, j’en frissonne rien que d’en parler.

Après toutes ces émotions, c’est seulement de loin que l’on suivra le concert final d’UB40 dont j’avoue ne connaitre que les grands tubes avec lesquels ils ont clôturé le festival. Le tout synchronisé avec un big feu d’artifice. Une belle fin !

SummerJam 2009

Pour conclure sur ce festival, mis-à-part les petits soucis d’organisation qui, une fois connus ne sont plus un problème (camping, sanitaires, parking, fourrière), le SummerJam est un bon festival de reggae qui rassemble toute les variantes de notre musique préférée (reggae roots, ska, dancehall, dub, français, allemand, africain). L’atmosphère générale est très bonne, et même si un sentiment de business traîne un peu en vue du nombre de boutiques présentes, les vibes sont là pour le faire oublier.

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