L'introduction longue du début du disque laisse l'atmosphère s'installer... Presque une intro de film d'angoisse, avec des instruments à cordes au teint grave, la scène ou le petit enfant de 6 ans rencontre le monstre, ou plutôt la vision du monde d'aujourd'hui, sombre et cruel, méchant et insensible... puis le ciel s'éclaircit quand entrent dans la danse les percussions, il s'éclaircira tout au long du disque. Filastine semble vouloir nous montrer à tous qu'il y a de l'espoir dans ce monde et que nous tous unis nous serons plus fort, à l'image des mélanges qu'il fait. Comme sur Burn it, le précédent opus, les rythmes sont déstructurés, angoissants mais doués d'un génie qui malgré leur caractère sombre vous entraineront dans la danse. Jessika Skeletalia Kenney, présente elle aussi sur Burn it, pose sa voix sur le second morceau, une ode à la légèreté sur un rythme dubstep ou ses vocalises orientales vous transporteront sur des superbes basses.

Vient ensuite le single de cet album (en écoute ci dessous) Hungry Ghosts, un gros morceau de dubstep ethnique qui réunit le Japonais EDC et l'aborigène australien Wire Mc, une rencontre improbable entre ces 2 MCs qui sont des icônes du hip-hop underground dans leur pays respectif. Un morceau avec une ligne de basse a décoller du papier peint et une mélodie saturée et entêtante. Le morceau ressemble un peu à un clash entre les 2 MCs arbitré par Filastine aux platines; Chacun son tour les ils enflamment le micro, donnant tout ce qu'ils ont jusqu'à l'essoufflement... Filastine, entre les deux, arbitre le match avec ces mélodies et ces gros beats avant que le morceau ne finisse en une tuerie dancefloor.

Toujours très engagé dans sa musique, les samples des films et autres dialogues politiques sont légions chez Filastine. Comme souvent arrangés à sa propre sauce, un peu piquante il faut bien le reconnaitre, ils agrémentent avec brio ces expérimentations sonores. Beaucoup de sonorités hip-hop sont présentes dans ces morceaux, le fait est qu'il ne veut pas que le hip-hop se résume au son US et il pioche donc un peu partout pour marquer cette culture mondiale dont il est issu. La culture monde c'est forcément ce qui l'a poussé a composer le morceau Desordenador ou un beat purement dubstep/break beat vient se marier avec des sons orientaux et des bruits d'armes. Une provocation ou un simple constat? Par la suite on retrouve beaucoup de sons à tendance Grime/Dubstep mais aussi un morceau de guitare flamenco survolté... oui... Filastine surprend et étonne, tant par les mélanges que par son état d'esprit.
Le coté dubstep et électronique de cet opus fait que Dirty Bomb se démarque de son prédécesseur. Un album réussit qui a du être dur à réalisé tellement la barre avaient été mise haute avec Burn it. Rester dans le même état d'esprit mais sans faire de redite, difficile mais pas impossible pour l'énergumène qu'est Grey Filastine. Moins de sons ethniques qui remplissaient Burn it, mais plus de sons électro, du dubstep, du grime, ça saute, ça claque, on bouge, on sue.
Mince voilà encore ma voisine qui sonne à la porte ….


Tracklist

1. Singularities
2. Fitnah feat Jessica Skeletia Kenney
3. Hungry Ghosts feat Wire Mc & ECD
4. Bitrate sneers
5. Desordenador
6. No Lock No Key feat Dj Collage
7. The Sinking Ship
8. From the south to the west...
9. To the motherfucking east
10. Blung
11. Con las manos en la masa feat Malena d'Alessio
12. Stereofonic Streetscape Blowout
13. B'talla feat Rabah
14. Marxa
15. They Move Like Somnambulists
16. Strategy Of Tension
17. Como Fugitivos feat La Peria

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