greensleeves
Greensleeves est un label anglais, qui a fêté ses 30 il y a quelques mois. Fondé en 1977 à Londres par Docteur Alimantado (deejay jamaïcain), le label a dés ses débuts, montré un grand intérêt pour la production venant de Kingston. Le son chaud et dur du ghetto; à l'époque ou le roots entame sa métamorphose pour devenir ce que l'on appellera progressivement le dancehall (du rockers au step, jusqu'au rub-a-dub), Greensleeves devient rapidement le partenaire idéal pour éditer en Europe où une partie de la jeunesse commence à devenir friante de musique jamaïcaine. Voilà une équation simple; une production musicale monstrueuse en terme de quantité et un public demandeur mais néophyte. Très rapidement le label édite, Avec Henri "Junjo" Lawes qui enregistre à Channel One avec Scientist et les Roots Radics et va bientôt proposer un son early dancehall de premier ordre avec des artistes comme Barrington Levy ou Hugh Mundell. Au fil des années le label auras su tirer son épingle du jeu. Depuis l'arrivée d'internet les choses se gâtent, on achètent plus de CD, peu de vinyles, et le label malgré qu'il soit l'un des plus vigoureux (numéro 2 mondial... après VP) commence à montrer des signes de faiblesse. Après plusieurs tentatives, une nouvelle offre de rachat à été proposé il y a quelques temps et VP ne s'est pas privé...

Voilà une histoire des plus banales me direz vous, à l'heure de la mondialisation, de la globalisation et surtout du MP3 qui tue l'industrie de la musique, il n y rien ici d'extraordinaire... Ce qui est sûr c'est que Vp et Greensleeves, ne travaillaient pas pareil. C'est comme comparer deux personnages aux caractères opposés... ce qui est certain c'est que pour un moment au moins et selon les dires de VP, Greensleeves continueras tel qu'il était et l'on peut se rassurer en se disant que le label anglais est maintenant à l'abris de la faillite. Mais que resteras-t-il de la spécificité européenne du label, pour un public européen difficile. L'intérêt de Greensleeves pour le roots perdureras-t-il, les repress continueront-ils. La situation de monopole de Vp ne va-t-elle pas nuire à la qualité de la production? Et que deviendra Greensleeves s'il n'est pas rentable... Autant de question qui restent pour l'instant sans réponse. Ce que j'aimerais ajouter c'est que le meilleur moyen d'éviter la catastrophe, c'est d'acheter des disques. Alors à tous les lecteurs, achetez ce que vous aimez, c'est important et choisissez intelligemment vos distributeurs (la fnac, les majors et les monopoles tuent la musique...)