Niz : Bonjour Casualty, après Indubstrial, votre première très bonne démo, vous sortez Version 5.2 votre premier album. De plus vous semblez être une bonne révélation de 2007 de la scène dub française, quel a été votre parcours pour en arriver là ?
JB : Ben en fait au tout début, on jouait tous ensemble dans la Smala Famila un groupe de Ska reggae, puis au fil du temps on en a eu marre de jouer du ska et donc on prit la décision de tout arrêter et de monter un projet dub qui correspondait plus à ce que l’on écoutait à l’époque.
Vincent : c’était en 2004-2005.
JB : Exact en 2005, puis on a donc sortit le premier album indubstrial qui a était bien accueilli, on a fait beaucoup de dates de concert en 2006, puis on s’est re-arrêté 8 mois en 200è pour préparer le nouvel album Version 5.2 qui sort maintenant ; en gros c’est notre parcours.


Niz : Pourriez vous me présenter Version 5.2 ? Y a-t-il un concept derrière l’album ?
Vincent : On était plus dans un univers électronique, on a vraiment cherché à faire sonner un son vraiment électro, Que l’on est vraiment l’impression que le son est produit par des machines, alors que lorsque l’on arrive en live, on que c’est des zikos qui jouent. C’est un peu tout le concept de l’album. Pour ce qui est du nom c’est bien sur tiré de milieu informatique avec leur version 1.0, 2.0… lors qu’un nouveau logiciel sort.


Niz : Mais alors pourquoi 5.2 ?
Vincent : Le 2 c’est pour le deuxième album et le 5 c’est parce que le groupe est passé de 9 membres à 5, on est en version 5 musiciens.
JB : Les 4 autres qui sont partis pour des raisons diverses, des raisons personnelles, certains ne foulaient pas se lancer dans une aventure plus pro,… Mais on aurait tort de dire que l’on a fait le disque à cinq, oui on est cinq pour composer les morceaux mais on a deux techniciens qui nous suivent tout le temps, un manager qui nous bouge. On est cinq sur scène, mais il y a beaucoup de gens qui gravitent autour de nous.


Version52

Niz : Et donc sur scène qui fait quoi ?
JB : Moi je suis à la batterie, Vincent Aux machines, Mr x (probleme de son) à la guitare, Robin à la basse et Carbo à la trompette/clavier


Niz : Comment vous sentez vous vis-à-vis de la scène électro dub française ?
Vincent : On est bien influencé par tout ce qui a fait cette scène dub, mais maintenant on à un son qui touche beaucoup au dub mais aussi le dub c’est une musique qui permet de faire plein de fusion autour. Dans le deuxième album on commence à avoir notre son à nous.
Niz : Votre son est plutôt drum’n’dub comme vous le mettez sur votre myspace ?
Vincent : oui on écoute beaucoup de jungle et de drum’n’bass donc ca influence.
JB : Parfois on a aussi des influences rock au sens large du terme, du trip hop aussi. Faut dire qu’on est cinq est que l’on écoute pas du tout la même chose, y a quand même des bases communes heureusement mais moi et Brice on est beaucoup plus influencé rock que Vince et carbo… Mais nos influences vont du jazz au trip-hop, du dub en passant par les gros sons de teuf, c’est très vastes.


Niz : On retrouve une teinte dans votre son qui fait beaucoup penser aux débuts de High Tone. Ca était une grosse influence pour vous ?
Vincent : Complètement oui … (rires) … C’est sur que le premier album des High Tone il a tourné des centaines de fois sur nos platines, donc ca marque.
Mr X : C’est aussi ce qui nous a donné envie de faire du dub.
Vincent : Maintenant je ne trouve pas que l’on ait la même démarche de puriste que peut avoir High Tone à l’époque, on pas peur d’aller explorer des sons qui viennent de la jungle, ou autre. Mais c’est une tendance qu’ils utilisent aussi comme sur le dernier album ou l’on retrouve des ambiances très rock ou très électro.
JB : C’est clair que High Tone c’est une de nos grande influences et tu n’es pas le premier à nous dire que l’on sonne comme du High Tone mais j’en ai pas l’impression parce que on a essayé vraiment de mettre des éléments super divers dans notre son. De plus on a construit les morceaux chanson par chanson, les unes sont plus trip-hop l’autre plus dub, et l’autre plus tek. On se réfère souvent à High Tone… Mais en fait je… (blanc) … Mais c’est peut être eux qui on tué le genre et des que tu fais du dub électro tu te retrouve comparé à eux.


Niz : C’est peut être l’inconscient qui parle en fait.
JB : C’est sur, nous adore de toute façon.
Vincent : La comparaison fait même beaucoup plaisir. On a quand pas le même travail musical, ils travaillent beaucoup dans la précision, nous on privilégie le coté efficace du live. On travaille beaucoup l’efficacité en Live.


Niz : Pour revenir sur le concept de cet album, comment cela se passe t il en live ?
Vincent : On essaie de trouver le bon equilibre en J-B à la batterie qui est très carré, très électro, et puis on a le coté trompette/clavier et par-dessus viennent ce caler les samples et les machines.
JB : Pour le moment on n’a pas encore de vidéo mais c’est en projet à venir dans les mois qui viennent.


Niz : Pour revenir un peu sur votre parcours, comment vous en êtes venus à faire ce genre de musique, mix entre le dub et la d’n’b ? Et comment c’est fait la transition en votre ancien groupe de ska et maintenant.
JB : C’est encore une fois les influences, il faut dire que les dernier temps de la Smala Famillia on ne faisait plus trop de ska, et on en écoutait plus beaucoup. Le ska c’est une musique un peu plus fermée, en tout cas beaucoup moins ouverte que l’électro au sens large du terme.
Vincent : Alors que le dub c’est une musique qui permet justement de mélanger les influences.
JB : Là on parle de dub mais dans notre musique, seul le mixage est dub et les effets un peu partout et puis surtout une grosse basse qui défonce le crane. Mais le dub pour nous on le voit vraiment dans le mix, on est vraiment loin des steppers bien roots. Et pour revenir sur cette évolution, elle s’est faite naturellement pour nous. A un moment on a dis STOP. Pour la p’tite anecdote on a fait quelque concert de dub sous le nom de la Smala et puis hop on a tout bazardé.


Niz : Pour vous le dub est plus un style ou un mouvement ? Tout à l’heure vous parliez que ca englobe pleins de styles différents qu’en pensez vous ?
Vincent : il y a beaucoup de périodes dans le dub, du dub roots au dub anglais des années 90 ; mais c’est le dub des années 2000 qui a tout fusionné. Et il n’y a pas beaucoup de genre de musique qui peuvent prétendre à ca. Mais le dub c’est aussi une étiquette large qui englobe beaucoup de monde. Il a plein de groupes qui se réclament dub car c’est une étiquette large. Il ya le dub électro à l’allemande, le gros dub digital anglais et puis tu as le dub français c’est une scène dans laquelle on a tout mélangé pour tout jouer en live avec des vrais zikos.
JB : C’est ce coté qu’on aime bien aussi, je ne vois pas trop ce qu’il y a de mouvement, il y a tellement de trucs dans le dub que pour moi c’est plus une partie commune a certains groupes. Par exemple entre Ez3kiel et Brain Damage ou entre le dernier Zenzile et un Iration Steppa des débuts, il y a des différences énormes c’est quand même pas la même chose. A mon avis on a trouvé une étiquette et puis hop…


casualty

Niz : Au même titre que le terme Rock, j’ai envie de dire.
JB : Y a pas d’attitude dub, comme il y a une rock attitude, menfin moi la rock attitude, les pantalons déchirés, un peu grunge… c’est pas mon truc… Faut que le dub s’élargisse encore, je vais peut être dire une connerie mais il faudrait éviter de tuer ce mouvement en en faisant un mouvement à part entier ; parce que c’est pas un mouvement à part entière. C’est une base commune à plusieurs chose ; rappelons que c’est une façon de mixer à la base, faut pas l’oublier. Wax tailor ca peut être du dub pas certains aspects. Et puis même pour les hip-hop, heureusement qu’il y avait king tubby sinon il n’aurait pas fait grand-chose. C’est plus une façon de mixer qu’un mouvement mais c’est personnel.


Niz : Que pensez vous de l’industrie de la musique en ce moment et les rumeurs de disparition proche du CD, avez-vous des idées pour le futur de celle ci ?
Vincent : heu….c’est sur on a bien en tête que les artistes seront maintenant rémunérés par leur show plus que par leur disque ; on en est bien conscient.
JB : Et puis c’est pas plus mal, attendre mon cheque de la Sacem dans mon canap ca me fait légèrement chier !
(rires)
JB : Je veux dire on fait de la musique pour faire des rencontres, pour jouer… Et puis il y a tellement de pression quand tu fais un album, c’est chaud… Tu peux rater un concert, t’étais un peu bourré, t’avais trop fumé, ou un simple mal de tête mais rater un album c’est pas possible ca a trop de conséquences. Sur notre album on a eu pas mal de pression aussi mais on l’a fait quand même on est toujours dans ce modèle économique. Apres si on avait fait l’album dans 10ans on aurait peut être pas fait de CD, n sait pas ce qu’il va arriver.
Vincent : Pour revenir à la question de départ je ne pense pas que le disque va disparaitre…


Niz : La star’ AC ne va pas trop le tuer ?
Vincent : Elle l’a déjà bien amoché… (rires) et nos oreilles aussi d’ailleurs, y a pas que les disques…


Niz : Tenter vous de faire passer des messages dans votre musique ?
Vincent : Pas spécialement on joue plus sur des ambiances, on a envie de créer en live, des rythmiques. On joue plus sur les ambiances que sur les messages…
JB : Déjà faire de l musique en soit c’est déjà un geste politique ; on essaie de faire cela, le plus intègrement parlant en privilégiant le coté humain. Pour moi c’est plus important que de balancer des « fuck Sarko » ou « fuck la guerre »
Vincent : sinon au passage on sent quand même beaucoup préoccupé par la politique de la culture qui se dessine à l’horizon.
JB : Et puis l’autre abru** qui veut une culture rentable, la culture n’a jamais était rentable, historiquement parlant léonard de Vinci n’aurait jamais pu faire la Joconde sans François premier. L’état a toujours subventionné la culture, une culture rentable c’est totalement débile. Ca n’a jamais existé, ca n’existera jamais !


Niz : D’ailleurs aux sujet des ambiances, on retrouve des samples de Freddy Krueger dans voter musique, le cinéma est il une source d’inspiration pour vous ?
Vincent : Haha oui et ca a une histoire ce sample.
JB : A la base ca devait être un sample du vieux château de Ray Ventura
Vincent : Un sample des années 30-40 qui parle d’un vieux château hanté.. Mais le problème c’est que l’on s’est rendu compte que c’est un morceau très connus et qu’il y avait des droits dessus. Donc bon… On a choisit Freddy pour l’ambiance glauque, sombre que l’on retrouve sur plusieurs morceaux


Niz : Parlez nous un peu de Hammerbass et de Syncope :
JB : Syncope c’est un label du mans qui a était crée par un de nos anciens ingés son (Matthieu) ; il a donc crée ce label qui est principalement composé de groupe de gros métal qui tache et puis il a eu l’envie de se diversifier
Vincent : Et il a eu un coup de cœur pour nous aussi.
JB : oui c’est sur, et puis nous ca nous va très bien c’est une structure humaine et puis Matthieu on le connaît bien.
Vincent : concernant Hammerbass c’est beaucoup plus récent, c’est un peu le label qu’on cherchait pour tout ce qui est promo.
JB : Ca fait depuis le mois de novembre que l’on travaille avec eux, mais à la base on voulait sortir notre album chez eux, ca ne s’est pas concrétiser pour des histoires de plannings, mais ce n’est que partie remise. Et puis un p’tit coucou à Zoo Booking de Bordeaux qui est notre tourneur.


Niz : Des projets, des collaborations… ?
Vincent : on fait la tournée déjà, on espère bien faire des rencontres et pourquoi pas des collaborations. Sinon coté projet, on va essayer de mettre en place de la vidéo, des remixes aussi et peut être des sorties vinyles dans un esprit plus mix de DJ


Niz : Un p’tit mot pour la fin ?
JB : Merci à toi aux webzines, aux fanzines qui font un super boulot. On est tous une chaine; on fait partie de la chaine mais vous aussi, merci et merci à tout le monde.