DNE

Nizetch Team : Bonjour Thierry, tu n'est pas très connu dans le milieu, tu est relativement discret sur ta vie, ton parcours; qu'est ce qui t'as motivé dans le fait de lancer un label, de sortir des compils comme les Dub Excrusion, Est ce que tu peux te présenter?
Thierry Arnold : Ben en fait moi je fais de la musique depuis longtemps, depuis que je adolescent on va dire, j'ai commencé comme roadie à suivre des groupes puis petit à petit on veut en faire un peu plus, je voulais faire du son, je suis ingénieur du son à la base et je sortais des disques, des remixs pour des indépendants. J'ai travaillé avec Orange Street et puis à force de collaborer de voire comment ça se passait dans le milieu, quand j'ai préparé Dub Excursion, naturellement il m'est venu à l'idée de la sortir sur un label. Et puis après je me suis dis : "Ben non, Fait Ch**r ca va être le bordel comme à quoi fois, donc je vais monter mon label pour sortir ce truc là".Ensuite le but, ce que je voulais, c'était de faire des maxis, des série ponctuelle de maxi vinyl, mais je ne pensais pas que je pouvais avoir la carrure de monter un label. Et avec le temps tout c'est fait naturellement.Donc monter mon label ca était un passage naturel dans mon histoire. Je suis arrivé à un moment ou la seule issue pour moi c'était de faire le truc comme je l'entends. Et si y a pas de tune, y a pas de tune, tant que les artistes sont payés, je m'en fout mais c'est mon label. Quand tu travaille pour de gens que tu fais des trucs, ... , c'est vachement affectif

NT : Finalement c'était aussi une question de liberté :
TA : Ha ouais à fond, je fais des collaborations avec des gens que je kiffe, d'avoir des gens que j'apprécie humainement. J'ai fait le truc assez rapidement parce que je connaissait pas mal de gens, des groupes. Ce qui fait que dub Excursion c'est déjà le résultat de rencontres, des années passées.

SRI Hammerbass vs Sounds Around

NT : Dub excursion c'était vraiment le début du label ?
TA : Non c'était dub Odissey en fait, une compil de sélection de zik pas inédites pour la plus part , on les a mises sur un magnéto analogique et puis on a fait les mixes live. C'était plus un projet de remix, de mix en live. Et c'est ce projet là qui m'a améné à faire mon label parce que justement ca c'est mal passé avec le label,...

NT : Et tu as donc eu des difficultés qui ton contrait à monter ton propre label ?
TA : Ouais sur des projet de longues durée ça c'est pas trop bien passé. Et voilà. Je suis peut être trop affectif. Mais maintenant quand j'ai les boules c'est de ma faute c'est mon label...

NT : Et il vient d'où le nom du label ?
TA : Ben je ne me rappelé pas vraiment, mais en fait je voulais un terme qui décrive la musique qui nous entoure, qu'il n'y ait pas de barrière. C'est des projets assez barré, jusqu'au roots plus traditionnel. Un message d'ouverture mais une qualité, une certaine qualité, que ce soit dub, break, electro. Apres ce que j'aime beaucoup c'est la musique électronique et la musique jamaïquaine, j'aime beaucoup la musique jamaïquaine. Je suis un gros fan de ce genre de musique. Mais ca ne m'interesse pas de re-faire ce qui a était déjà fait, je veux un peu inover. Et c'est pour ca que sur la New (Dub) Excursion, il y a des trucs un peu bizarre, des pistes un peu expérimentales, des mélanges. Il y a du mixage live, des imperfections mais c'est ca qu'on aime.

NT : Combien de personnes bossent avec toi ?
TA : Y a Thomas qui s'occupe du site internet et la VPC qui m'aime aussi pour la com ponctuellement. Y a mon frère Benoît qui était le garant du pret au début, il s'occupe des vidéos et puis il y a l'éléphant rose, le graphiste attitré depuis le début. Et puis un autre graphiste avec qui ont collabore qui s'appelle Clem il est photographe, dessinateur. Donc en gros c'est une histoire de pote. Mais les direction artistique tout ca c'est moi. Un histoire de pote qui me fillent des coups de main.

NT : Du coup, quelles ont été tes premières signatures et quelles sont les futures ?
TA : La première signature ca était Automat, un vieux pote à moi qui fait de l'electro. Il bossait tout seul dans sa chambre, avec ces machines ces machins analogiques. Et puis Weeding Dub qui lui fait du dub stepper à l'anglaise, ensuite Hybrid Sound System le duo breakbeat de kaly live dub. Y a Rondo qui est là bas au bout du comptoir, puis Molécule et léna. Des projets de durée différentes avec les l'album de Lena qui a pris presque 3 ans ou alors l'album de Sism-X qui a était fait en trois mois. Il y aura un prochain Molécule, un prochain Lena, Weeding dub; Vibronics vient aussi de m'envoyer son nouvel album. Je veux travailler avec des gens qui me font vibrer il y aura des nouveaux albums des anciens groupe mais aussi des découvertes. Il y a beaucoup de collaboration dans le label des coups de coeur et c'est ça qui a fait que sur Dub Excursion, des gens qui connaissait bien le dub ou des gens qui ne le connaissait pas ont pu ressentir quelque chose

NT : Comment est ce que tu vois la scène dub en France, comment penses tu qu'elle va évoluer ?
TA : Tu veux que je te répondes franchement ?

NT : Ouais, bien sur.
TA : Je m'en fout il y des bonnes choses de faites mais il y a tellement de codes, de régles. Il se passe rien..

NT : Il se passe rien heu ...
TA : Moi je te parle de truc qui font vibrer les co**lles; les gens comme High Tone, Improvisators Dub, Zenzile, c'est des gens qui arrivent toujours aujourd'hui a tout foutre en l'air et faire de musique de fou. Ils ont des années, des albums derrière eux et il vont chercher de la nouveauté, ils font toujours quelque choses de différents. J'ai écouté le dernier High Tone il y a deux jour, ils ont continuer sur leur lancée, ils avancent, ils ne font pas forcément les trucs de leur début. Il y beaucoup trop de gens qui essayent de re-faire du High Tone, de re-faire du Zenzile. Ca ne m'intéresse pas toutes les ""scènes"". Nous, on essaye de s'éclater. On essaye de proposer quelque chose, on aime le reggae, le riddim, ok mais faisons quelque chose d'excitant !

NT : Quels sont les artistes qui te fascinent en ce moment?
TA : Je vais être chauvin mais Lena, Rondo, Automat, Molecule...

NT : Et à part dans ton label ? (rires)
TA : (rires) Dans le dub il y a le label allemand Jahtari, avec Bo Marley, il te font du reggae mais voila comme te le font, les versions de disrupt qu'il a fait pour l'album de Bo Marley sont Chan-mé, plein d'autres truc. Et en ce moment j'aime bien Amy WineHouse.

NT : Est ce que tu as un album de l'année 2007 ?
TA : Je vais encore etre chauvin mais Lena... Il a tout tué son album

NT : C'était quoi le titre du premier disque tu as achété ?
TA : C'était deux 45 tours Madness (du vieux ska) et un autre. Mais j'ai aussi acheté du Richard Gotainer...(rires) mais mes parents avaient des bons goûts musicaux donc ça était.

NT : A part le dub, l'electro, il y a d'autre styles de musique que tu écoutes ?
TA : Ouais à fond, comme je te l'ai dit je faisait le roadie avant, je suivais des groupes de Hardcore, dans l'esprit Hardcore New Yorkais

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NT : As - tu d'autre passion dans la vie ?
TA : J'aime beaucoup la montagne, faire des balades, aller en montagne, faire du ski. je sais pas si c'est une passion de se pronemer en montagne mais sinon mes passions tournent beaucoup autour de la musique.

NT : Comment vois-tu l'industrie de la musique dans 10ans, vis-à-vis de l'évolution des supports, de la musique libre, des piratages ?
TA : Visiblement les supports vont disparaître au profit des formats numériques, mais tant qu'il y aura des labels indépendants, des gens motivés et qui continuent à faire vivre ce genre de support, ça ira. On va pas détruire toutes les presses en une journée. Et pour les vinyls ça durera toujours parce qu'il y a des fans. Pour ce qui est de la musique libre, il y a 10 ans je ne t'aurais pas répondu comme ça mais aujourd'hui non. Il y a beaucoup de gens qui si la musique était libre ils auraient arrêté au bout de 2 ou 3 ans. Au début c'est un bon tremplin pour les artistes. Mais a partir du moment ou tu presses des disques et que tout le matin tu te lèves et que tu veux faire ça. Si le mec est peté de tunes ou que c'est sa passion oui, mais si tu veux en vivre non. Je ne gagne pas ma vie avec ca, j'en survit. Des fois c'est chaud, quand tu te fais 800-1000 euros par moi c'est déjà bien. Si tu fais un album tu fais moins de dates et tu n'a plus de cachet... Donc oui et non. Les artistes ont un pourcentage sur les ventes de disques et ca les motive tout les jours à faire des choses.

NT : Des remerciements un mot de la fin ?
TA : Le mot de la fin : merci d'être là, merci pour votre boulot, ce que vous faites c'est digne d'un petit label ca fat chaud au coeur, c'est un truc de passionné. Sinon je remercie tout les artistes que me font kiffé, tout les gens qui m'aident, tout les gens qui sont sur la compil, ceux qui n'ont pas pu être dessus aussi. Voila.